J’écris depuis aussi loin que remontent mes souvenirs et je me rappelle encore mes premiers récits d’autrice en herbe, où se côtoyaient de cruels pirates, de nobles étalons (oui, j’étais fan des romans de Walter Farley !), de courageux naufragés et des groupes d’enfants aventureux (vive Le Club des Cinq !). La littérature a toujours tenu une place centrale dans mon existence, aussi bien en tant que lectrice qu’en tant que créatrice.
Pour être honnête, j’ai su toute ma vie que je voulais être écrivain. Mais…
Mais je suis quelqu’un de raisonnable (trop sans doute !). Malgré la fascination que j’ai toujours éprouvée pour les livres, j’avais les pieds sur terre, mon entourage également en dépit de ses encouragements, et j’étais consciente qu’en littérature comme dans tout domaine artistique il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus. Le plan était donc d’avoir un emploi stable pour la sécurité et d’écrire à côté pour le plaisir, quitte à devenir écrivain à temps plein quand le succès serait au rendez-vous. Et c’est ce que j’ai mis en pratique, pendant très longtemps.
Il a fallu trouver un équilibre entre de nombreuses heures consacrées à un job alimentaire, une vie sociale plutôt riche et mon besoin d’écriture. Au début, les choses se sont faites assez facilement – le fait de gagner mon indépendance financière faisait passer la pilule, mais je ne vous cache pas que la frustration a fini par émerger au fil des ans. En effet, l’écriture est un travail de longue haleine et la publication n’en est pas la fin : une fois le livre édité, encore faut-il se battre pour le faire connaître afin qu’il puisse exister dans la masse de parutions annuelles ! Trop d’activités à concilier qui empiétaient les unes sur les autres, jusqu’à ce que la simple idée de travailler devienne déprimante, me minant jusqu’à me couper de ma créativité.
J’ai cru que c’était simplement mon travail qui ne me convenait pas et je me suis formée pour obtenir un autre job, très différent du premier mais alimentaire lui aussi. Cependant, la perspective de consacrer mes journées à ce nouveau travail était tout aussi déprimante… La conclusion de tout ça vous saute sans doute aux yeux, mais j’avoue qu’il m’a fallu un moment pour prendre conscience qu’il était temps que j’arrête de vouloir être raisonnable et que je fasse enfin ce qui m’intéresse réellement : écrire et défendre mes livres.
Il se trouve que les circonstances ont facilité ma prise de décision, en particulier le soutien de mon compagnon qui m’a encouragée dans cette voie. Et me voici donc (enfin !) en train de poursuivre mes rêves à temps plein !
C’est un grand saut dans le vide et une certaine prise de risque sur le plan financier, mais est-il utile de préciser que désormais je sais pourquoi je me lève le matin ? Aucun doute, il est beaucoup plus gratifiant de travailler pour soi, avec un but épanouissant et pas uniquement monétaire, et de se consacrer à ce que l’on aime vraiment faire.
Je n’irais pas jusqu’à conseiller aux gens de lâcher leur job et de se lancer corps et âme dans leur passion. D’abord, tout le monde n’est pas fait pour travailler de manière totalement autonome (ça demande tout de même d’être très proactif, organisé et discipliné !) ou pour supporter les angoisses que suscitent parfois une situation et des revenus bien incertains. Mais quand les étoiles s’alignent, que c’est le bon moment et qu’on se sent prêt, alors il faut foncer ! La vie est trop courte pour passer à côté de ses rêves et il sera toujours temps d’être raisonnable plus tard… En tout cas, c’est la voie que j’ai choisie.
Et vous ? Poursuivez-vous vos rêves ?
Racontez-moi tout en commentaire !