Christian Perrot est un auteur que j’ai eu l’occasion de rencontrer lors de plusieurs salons et avec qui j’ai agréablement sympathisé. Multi-casquettes, intéressé et intéressant, je vous propose de le découvrir à travers une interview où il nous parlera de ses livres et partagera avec nous quelques anecdotes d’écrivain. Si vous êtes conquis, n’hésitez pas à partager et à cliquer sur les liens au bas de cet article !
1. Est-ce que tu peux te présenter rapidement pour les gens qui ne te connaissent pas ?
Né en 68 à Marseille, j’habite depuis les années 90 en Alsace où j’ai fondé une famille (trois enfants déjà bien grands).
Fan de SFFF (science-fiction, fantasy, fantastique), de jeux de rôles, et de technologie, je ne passe pas un jour sans lire des romans ou des vulgarisations scientifiques, entre autres.
Publié depuis 2007, je suis romancier, nouvelliste, scénariste (pour le jeu de rôle), mais aussi conférencier, et chroniqueur (pour le Web-Zine Khimaira).
De manière plus terre-à-terre, je suis ingénieur chef de projet pour un logiciel de GMAO durant la journée (le soir et la nuit étant consacrés à l’écriture).
2. Quelle est ton actualité ? Parle-nous de ton ou tes derniers livres parus.
Une fin d’année chargée malgré la situation sanitaire. Alors que ma série de space-opera est rééditée par les Éditions Évidence (trois titres parus depuis juillet, en attendant le quatrième, inédit, prévu en 2021), le troisième opus du cycle consacré à Andhon Island est publié en octobre aux Éditions Nutty Sheep.
Concernant ma quadrilogie, elle met en scène des Agents Photoniques dans une ambiance de space-opera où l’action et le dépaysement sont les maîtres mots des aventures. Mes personnages y travaillent pour des Services Spéciaux qui leur confient des missions, plus ou moins dangereuses, d’un bout à l’autre de la galaxie. Des extraterrestres, des combats, des pirates, des disparitions, bref, de quoi passer de bons moments de lecture.
Pour ce qui est du cycle d’Andhon Island, il s’agit d’une saga composée de six romans, écrits par autant d’auteurs, en exploitant un univers (typé fantastique) imaginé par Mestr Tom (homme aux multiples casquettes artistiques et littéraires). Le mien, le troisième de la série, explore le passé d’un individu remarquable fruit d’une union inhabituelle (chut !).
3. Qu’est-ce qui t’a amené vers ces genres ?
En ce qui concerne le space-opera, je suis tombé dedans lorsque j’étais adolescent en dévorant les livres parus aux Éditions Fleuve Noir (dont certains romans sont de la plume de Jimmy Guieu, le fils de la sœur de ma grand-mère maternelle). J’ai toujours adoré ce genre et je n’ai de cesse de me documenter sur les différentes technologies actuelles (ou futures). D’ailleurs, tous mes romans de SF (ou d’anticipation) s’appuient sur un fond de vérité (carte des étoiles, engins de propulsion, technologies robotiques, projets liés au transhumanisme, etc.).
Pour le genre fantastique, je suis fan de H.P.Lovecraft (ma première publication « pro » était, à ce propos, dans l’anthologie H.P.L.2007 parue chez Malpertuis Éditions pour commémorer les soixante-dix ans du décès de cet auteur).
Mais je suis également fan de robotique (voir mes deux romans exploitant ce registre), de policier (un roman paru au Québec), et de fantasy (j’ai écrit une saga non encore publiée dans ce style particulier).
4. Si on ne devait lire qu’un seul de tes livres, lequel conseillerais-tu en priorité ?
Tout dépend du style de prédilection du lecteur.
Pour le space-opera : Attractions galactiques [Agents photoniques – 1] aux Éditions Évidence.
Pour le fantastique en hommage à H.P.Lovecraft : Métempsychose aux Éditions ADA (Canada).
Pour la robotique : Cartel Robotique aux Éditions Lune-Écarlate ou Humanité en danger aux Éditions des Tourments.
5. Quel est le plus beau compliment que tu as reçu de la part d’un lecteur ou d’une lectrice ? Et quelle est la critique la plus intéressante qu’on t’ait faite ?
Le plus beau compliment m’est venu d’une lectrice qui a acheté l’un de mes romans (policier-fantastique), le samedi durant un salon du livre ; qui est revenue, le dimanche, pour me dire qu’elle n’avait pas pu le lâcher et l’avait lu en entier durant une partie de la nuit. Preuve que l’histoire l’avait entraînée entre ses pages.
Toutes les critiques sont intéressantes, même si elles ne font pas toujours plaisir à entendre en tant qu’auteur. Elles permettent toutes de progresser. Je n’ai pas vraiment de top « un » à mentionner. Par contre, ma pire critique reçue concernait un texte de space-opera, justement, où le lecteur me reprochait d’avoir copié sur un épisode de Buck Rogers paru dans les années 30 dans un pulp américain (que je n’avais pas lu, of course).
6. As-tu un rituel pour te mettre à écrire ?
Du café, oui, c’est le minimum pour les longues heures (souvent le soir tard ou la nuit).
De la musique aussi, en général des bandes originales de films pour l’ambiance (peu de chansons pour ne pas être déconcentré).
Sinon, souvent seul devant mon ordinateur dans la pièce qui me sert de bureau (même si je me sais capable d’écrire dans le bruit, comme durant un long voyage en train, par exemple).
7. Est-ce que c’est difficile pour toi de mettre le point final à un livre ?
Tout dépend du livre. Si c’est un one-shot, pas trop, car il faut bien le terminer un jour. Si c’est une série, je me suis aperçu que les personnages finissaient toujours par revenir dans d’autres livres (souvent à la demande des lecteurs), donc il n’y a pas vraiment de fin.
Le pire a été lorsque j’ai écrit le mot FIN de ma saga de fantasy (quinze années d’écriture, de corrections, de réécritures, de modifications, etc.). Mais, en vérité, la fin n’en était pas vraiment une, car j’ai commencé une autre saga se déroulant dans le même univers.
Donc, pour conclure, non, rien de vraiment difficile, même si je m’attache toujours à mes personnages imaginaires.
8. Quel(s) livre(s) lis-tu en ce moment ?
Un roman aussi vieux que moi (1968) extrait de la série des Fleuve Noir (désormais disponible en numérique sur Internet), il s’agit de La planète introuvable de B. R. Bruss (numéro 0356 de la collection Anticipation). J’aime bien ces anciens livres, ils sont dépaysants, et bien éloignés des normes littéraires actuelles.
Juste avant, je lisais Morréfaction de Frédéric Livyns pour le chroniquer sur Khimaira.
Et, en parallèle, j’écoute dans ma voiture la version audio du Seigneur des Anneaux de J.R.R. Tolkien (dans sa nouvelle traduction).
9. Quels sont tes projets littéraires ?
À la demande expresse de mes lecteurs devenus fans de la série des Agents Photoniques, je travaille sur une préquelle qui lèvera le voile sur le passé complexe du personnage principal (inspiré d’un rôle incarné dans un jeu durant les années 80). Cet antépisode (comme l’on dit au Québec) devrait paraître aux Éditions Évidence lorsque je l’aurai terminé.
Un autre éditeur a accepté un roman (en partie écrit durant le dernier NaNoWriMo [NDLR Challenge annuel d’écriture]) pour une publication prévue courant 2021. Il s’agira d’une enquête (policière-fantastique) se déroulant sur la Lune (avec une enquêtrice cyborg).
J’ai aussi deux romans « sur le carreau » suite à la fermeture des Éditions Lune-Écarlate que j’espère pouvoir placer.
Sans oublier plusieurs autres manuscrits plus ou moins terminés, comme un roman se déroulant en 1820, 1920, et 2020, par exemple, où les protagonistes recherchent de véritables dragons dans le monde réel de ces époques spécifiques.
10. Travail, vie de famille, écriture, lecture, webzine, publication… Tu ne dors donc jamais ?! D’où te vient toute cette énergie ?
Hélas, j’aimerais dire que je ne dors pas grâce à un artefact extraterrestre, mais ce n’est pas le cas, à mon grand regret.
Ce n’est pas vraiment affaire d’énergie, plutôt d’incapacité à demeurer longtemps sans avoir des idées de textes. Mon cerveau (ou ce qui imite le mieux cette fonction) semble toujours à la recherche de nouvelles suggestions. À moins que cela ne soit une charmante (mais minuscule) muse assise sur mon épaule et susurrant à mon oreille. Bref, ma faiblesse est grande, car je ne peux jamais tourner le dos à l’inspiration, je dois écrire, écrire, écrire, pour me sentir mentalement en forme.
Bien sûr, si les lecteurs peuvent découvrir et apprécier mes textes, c’est la meilleure des finalités pour mes histoires. Toutefois, je crois être surtout mon premier lecteur et je me délecte de certains récits qui m’apportent un grand plaisir d’écriture. J’espère que les lecteurs y trouveront une partie de ce sentiment fort et prendront le temps de m’en faire part.
11. Si le Dieu des écrivains existe, qu’aimerais-tu qu’Il te dise après ta mort ? (librement inspiré de Bouillon de Culture)
L’idéal serait : « je vous attendais beaucoup plus tôt ».
Ou, pourquoi pas : « je vous attendais pour me dédicacer vos livres ».
Le pire serait : « désolé, ce n’est pas vous que j’attendais, il y a eu une erreur… »
Site perso : https://christianperrot.com
Page Amazon : https://www.amazon.fr/Christian-Perrot/e/B007HYB966/
Curiosité oblige, est-ce qu’une de ses multiples oeuvres va faire l’objet d’une lecture avec avis ? 😉
Ce n’est pas prévu pour le moment, mais ça pourrait venir si l’occasion se présente. 🙂