Après la légende de la Jeune Fille à la Tête de Mort qui figurera dans La nuit des sorcières, le tome 2 du Peuple Invisible, j’avais envie de vous parler aujourd’hui d’un des lieux que vous pourrez également découvrir dans ce livre. Comme vous le savez si vous avez lu L’eau du Léthé, j’aime me servir de lieux réels et jouer sur les légendes qui les entourent. Et on peut dire que sur ce plan-là, l’Alsace offre d’innombrables possibilités ! Aujourd’hui, je vous présente le mont Saint-Michel (eh oui, on en a aussi un en Alsace !) et l’école des sorcières.
Situé au-dessus du village de Saint-Jean-Saverne, non loin de Saverne (logique), le mont Saint-Michel offre une belle vue sur la plaine d’Alsace. La légende veut que différents cultes païens y aient été pratiqués autrefois, notamment pour célébrer des dieux solaires ; à l’heure actuelle, on y trouve une chapelle dédiée à Saint-Michel (vous ne l’aviez pas vue venir celle-là, hein ? ;), mais aussi un grand chalet du Club Vosgien qui permet de faire une agréable pause quand on se balade dans le coin. On peut même y profiter d’une buvette quand le covid ne fait pas des siennes !
Je vous avoue que je ne me suis pas beaucoup intéressée à la chapelle, même si elle semble elle aussi receler pas mal de détails intéressants. Je vous invite à faire une petite recherche sur Internet si vous voulez en savoir plus, vous n’aurez pas de mal à trouver des informations plus détaillées. De mon côté, si je me suis penchée sur le mont Saint-Michel, ce n’est pas pour cet édifice religieux, mais bien pour son école des sorcières. Eh oui, les sorcières tiennent une place centrale dans le livre et je les imaginais très bien se réunir en ce lieu unique !
Mais pourquoi ce surnom d’école des sorcières ? Il est dû principalement à la présence d’un étrange bassin de plus de quatre mètres de large et cinquante centimètres de profondeur que les locaux ont surnommé le rond des sorcières (Hexenkreis en alsacien) ou l’école des sorcières (Hexenschule). De nombreuses histoires courent au sujet de cette intriguante structure. Certains pensent que des cultes barbares s’y jouaient autrefois et que les prêtres païens multipliaient les sacrifices pour remplir le bassin de sang et ainsi satisfaire leurs terribles dieux ; plus prosaïquement, d’autres supposent que l’emplacement était celui d’une ancienne construction circulaire qui a disparu depuis. Il y a également une troisième version qui, je l’avoue, a ma préférence.
C’est dans ce bassin qu’auraient eu lieu autrefois des rassemblements de sorcières. Menées par Itha, l’épouse du comte Pierre de Lutzelbourg, le seigneur des environs, elles y célébraient leurs sabbats et de là, pouvaient s’envoler sur leurs balais vers le Bastberg, un autre sommet situé à quelques kilomètres et qui est parfois surnommé la montagne des sorcières.
Sous le promontoire où l’on peut admirer la vue et le bassin, se trouve un renfoncement que l’on appelle la grotte des Fées ou grotte des sorcières (Hexenhöhle). Outre des traces d’anciens aménagements, on peut y observer une étrange tombe de forme humaine, taillée à même la roche du sol. La tradition populaire décrit ce sarcophage comme celui d’Itha, enterrée vivante sur ordre de son mari horrifié par ses pouvoirs de sorcière. Un jour de grande chaleur, pour rafraîchir son époux, Itha aurait déclenché une tempête qui aurait dévasté les villages avoisinants ! Cette « maladresse » aurait signé sa perte.
Lorsque l’on explore la grotte des sorcières, on peut également admirer le trou des sorcières (Hexenloch). Cette fissure naturelle à la forme très suggestive a elle aussi donné naissance à son lot de légendes. Certains pensaient qu’il suffisait de toucher cette ouverture pour guérir de diverses maladies ou encore s’assurer un mariage heureux et fécond. D’autres imaginaient que c’était de là que les jeunes sorcières initiées surgissaient en volant sur leur balai !
Bref, vous l’aurez compris, voici un site riche de légendes qui mérite qu’on aille y faire une balade. Et pour les moins sportifs, les lieux sont très facilement accessibles, avec un parking à moins de dix minutes de marche. Nous y avons fait un tour à la fin de l’hiver avec mon compagnon et avons été charmés par l’endroit. C’est donc avec plaisir que je l’ai décrit dans mon livre et que, bien sûr, j’y ai amené mes sorcières… 😉
Connaissez-vous le mont Saint-Michel et l’école des sorcières ? N’hésitez pas à laisser vos impressions en commentaire ! 🙂