J’aime les livres. Pas seulement pour leur contenu, mais aussi en tant qu’objets : la texture et les couleurs des couvertures, le grain du papier intérieur, le bruit des pages que l’on tourne, les odeurs d’encre et de colle, le fait de pouvoir les trimballer partout… Oui, j’aime les livres, j’en ai d’ailleurs toute une collection alors que je ne possède pas de liseuse. Mais dans ce cas pourquoi avoir choisi de m’autoéditer en numérique ?
Il y a plusieurs raisons à cela et la première est très simple : le coût. Créer un livre numérique a un coût quasi nul si l’on maîtrise les aspects informatiques et la création de couvertures. Se lancer dans cette activité ne nécessite donc que très peu d’investissement de départ et il n’est nul besoin de s’endetter pour faire exister son roman. Cela permet également de vendre le livre beaucoup moins cher, tout en gardant une marge acceptable.
Autant d’avantages qui disparaissent quand on s’attaque à un livre papier : même si l’impression à la demande se développe et permet d’obtenir de petits tirages à des prix relativement corrects, le coût de l’impression reste très élevé (facilement un tiers voire la moitié du prix du livre si on ne veut pas voir le tarif de ce dernier s’envoler de manière déraisonnable). C’est une somme qu’il faut avancer sur ses propres deniers, sauf à avoir recours au crowdfunding (mais je reviendrai là-dessus plus tard), et si le livre ne se vend pas, c’est une perte sèche. Il s’agit donc d’un risque financier non négligeable que j’ai préféré éviter de prendre pour le moment.
Le deuxième aspect qui m’a fait opter pour le numérique, c’est l’état actuel du marché du livre et le problème de la distribution. Les éditeurs le savent très bien puisqu’ils en font les frais : les librairies sont saturées de livres. Le nombre de parutions annuel est si élevé qu’il est impossible pour les libraires de laisser le temps aux livres d’exister (ne parlons même pas de tout présenter en magasin !). Il leur faut donc faire des choix drastiques et, comme leur propre situation est compliquée, ils vont avoir tendance à favoriser les ouvrages qui sont assurés de faire de bonnes ventes ; après tout, il faut bien qu’ils gagnent leur vie eux aussi. Mais dans ce cas difficile pour un auteur qui cherche encore son public de sortir de la masse !
Je n’ai pas envie de me détourner complètement du système actuel, qui présente tout de même pas mal d’aspects intéressants, et c’est pour ça que je vais essayer de continuer à travailler avec des éditeurs traditionnels. Mais j’ai conscience que pour mes livres autoédités la librairie n’est pas un débouché, pas plus que les salons ou autres évènements du même type qui sont encore très fermés à l’autoédition. Il reste donc Internet.
Internet a ceci d’extraordinaire que chacun peut y faire entendre sa voix sans que cela lui coûte grand-chose. Du talent, de bonnes rencontres et beaucoup de chance… Voilà tout ce qu’il faut pour déclencher l’étincelle et se faire une vraie place sur la toile. Pas besoin de s’endetter pour ça, il faut juste investir son temps et son énergie. C’est un chemin qui me paraît beaucoup plus sûr pour que mes livres puissent trouver leur public et pour créer une solide communauté de fans.
À mon sens, le numérique est un moyen efficace d’atteindre un maximum de gens et de les inviter à découvrir mon univers sans les obliger à se ruiner pour autant. Quand on sait qu’un livre broché se paye au minimum 15-20 euros alors qu’un ebook peut descendre jusqu’à 1 ou 2 euros, il est beaucoup plus facile de craquer pour un auteur inconnu en version numérique ! (et je ne vous parle même pas des frais de port qui s’ajouteraient si je voulais vendre mes ouvrages papier en ligne… J’ai dernièrement expédié un exemplaire de L’eau du Léthé par la Poste, j’en ai eu pour plus de 7 euros…)
Je sais que certains sont totalement réfractaires aux liseuses et je peux les comprendre. Si le succès est au rendez-vous, il est clair pour moi que je reviendrai dès que possible à une édition numérique ET papier de l’ensemble de mes livres, afin de pouvoir contenter tous les types de lecteurs. Mais pour le moment, les ebooks constituent un tremplin que je me dois d’utiliser.
Et vous, que pensez-vous de l’édition numérique, des liseuses et autres tablettes ?
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