A la rencontre de… Pascaline Nolot

Après l’interview de Christian Perrot, je vous propose aujourd’hui de découvrir Pascaline Nolot, autrice jeunesse et Young Adult. Je vous ai déjà présenté Rouge et Eliott et la bibliothèque fabuleuse, deux de ses livres que j’ai bien appréciés et dont vous pouvez retrouver les chroniques sur le blog. Il est maintenant temps d’en apprendre plus sur cette autrice, son parcours et ses publications ! 🙂

1. Bonjour Pascaline ! Merci de prendre le temps de répondre à mes questions. Est-ce que tu peux te présenter rapidement pour les gens qui ne te connaissent pas ?

portrait pascaline nolot

Bonjour Anaïs, merci à toi de m’avoir proposé cette interview !

Je m’appelle Pascaline Nolot. Lectrice invétérée depuis l’enfance, avec une prédilection pour les littératures de l’imaginaire, j’ai écrit une dizaine de nouvelles SFFF pour diverses anthologies. Je suis également l’autrice de cinq romans destinés aux jeunes adultes ou aux enfants (mais pas interdits aux plus « vieux ») : Les Larmes de l’Araignée (fantastique jeunesse, éd. du Chat Noir), Les Orphelins du Sommeil (idem), Sur l’écorchure de tes mots (young adult, littérature blanche, éd. du Chat Noir), Éliott et la bibliothèque fabuleuse (fantastique jeunesse, Rageot éditeur) et Rouge (young adult, fantasy, Gulf Stream éditeur).

2. Quelle est ton actualité ? Parle-nous de ton ou tes derniers livres parus.

Rouge, mon dernier roman, a été publié fin mai 2020 dans la collection Électrogène chez Gulf Stream éditeur. Il s’agit d’un roman de fantasy à l’atmosphère très sombre dans lequel une jeune fille survit tant bien que mal au sein de son village, à la fois crainte, haïe et rejetée à cause d’une particularité physique : une tache écarlate qui lui dévore la moitié du visage et que les autres habitants interprètent comme la marque du Mal… C’est le point de départ d’une histoire qui mêle merveilleux et horreur (une variation sur la base du conte du Petit chaperon rouge), et qui aborde également une thématique de fond assez dure. Ce récit compte énormément pour moi parce qu’il traite d’un sujet qui me touche particulièrement…. J’espère donc qu’il saura toucher à son tour le cœur des lectrices et lecteurs.

En septembre 2020, j’ai également renoué avec le texte court grâce à l’anthologie Dimension Rock, dirigée par Gwen Geddes et publiée aux éditions Rivière Blanche. Ma nouvelle Prayers for RAIN y parle de différentes « pluies », celles que l’on voudrait ne jamais voir ou subir, et celles que l’on appelle de tous nos vœux pour ne pas mourir. Elle traite aussi de plusieurs soifs, soif de pouvoir et soif de l’or bleu.

Les orphelins du sommeil

3. Pourquoi le choix de la littérature jeunesse et Young Adult ?

En réalité, plus que d’un choix conscient, il s’agit surtout de quelque chose qui s’est fait naturellement. Mes nouvelles publiées sont à destination des lecteurs adultes mais lorsque le Chat Noir a décidé de lancer sa collection jeunesse « Chatons hantés », Cécile, l’éditrice, a pensé à moi (entre autres, bien sûr) pour lui proposer un manuscrit. À partir de là, d’autres envies sont nées et de nouvelles propositions se sont enchaînées, également tournées vers les enfants ou les adolescents. Rouge, mon dernier livre, est un peu « hybride » car destiné à la fois aux grands adolescents et aux adultes. Cependant, bien que j’aie toujours du mal avec les étiquettes, celle d’autrice jeunesse me convient très bien : est-ce qu’au fond, cela ne revient pas justement à écrire pour des adultes en devenir ?

4. Ton livre Rouge était une nouvelle au départ. Comment passe-t-on d’une nouvelle à un roman ? Quels challenges techniques cela représente-t-il ?

En effet, à la base, Rouge était une nouvelle destinée à une anthologie qui n’est finalement jamais parue. Je suis restée hantée par le personnage de Rouge et par la nécessité de raconter son histoire. Ce besoin a grandi en moi durant plusieurs années, jusqu’à « déborder », jusqu’à ce que je ne puisse plus faire autrement que de me plonger à nouveau dans les ténèbres de ce récit.

Adopter la forme du roman me permettait d’avoir la place pour y développer en profondeur des thématiques importantes à mes yeux, et pour présenter aux lectrices et lecteurs des personnages que je connaissais désormais très bien puisque j’avais cohabité longtemps avec eux dans ma tête. Du coup, je n’ai pas vécu ce changement de format comme un challenge technique. Bien entendu, cela ne signifie pas que la rédaction fut facile : j’ai écrit de nombreuses versions ! Vraiment, sur ce roman, j’ai pleuré, j’ai transpiré, j’ai saigné… j’y ai mis toute mon âme ! (est-ce que cela peut compter comme un challenge technique ? ^^)

5. Est-ce que tu as des thèmes de prédilection ? Des choses qu’il te tient à cœur d’aborder dans tes livres ?

Spontanément, je dirais que mes thèmes de prédilection sont : la différence (visible ou non) et le rejet qu’elle engendre hélas la plupart du temps, les apparences, la violence sous toutes ses formes – en particulier, les violences faites aux femmes.

Mais terminons cette réponse sur une note un peu plus réjouissante : j’aime aussi parler d’amitié et de tout ce qui touche au monde des livres, à l’imagination, à l’écriture, à la poésie.

6. Comment as-tu commencé à écrire ? Et comment ta carrière d’autrice publiée a-t-elle débuté ?

Ma première nouvelle a été publiée en 2012, suite à un appel à textes, et mon premier roman, en 2017. Mais en réalité, j’écris depuis l’école primaire. L’amour des histoires et ma personnalité timide ont très rapidement fait de l’écriture mon mode d’expression privilégié – cela n’a pas beaucoup changé depuis, on va dire que j’ai gardé mon âme d’enfant !

couverture Eliott Nolot

7. Quels sont les livres (que tu as lus) qui t’ont marquée et influencée en tant qu’autrice ?

Il y a beaucoup trop de livres qui m’ont marquée, je vais forcément oublier d’en lister et m’en vouloir pour le restant de mon existence… Lâchement, je vais donc éviter de me lancer dans une liste qui ne serait pas exhaustive (même si des dizaines de titres à la seconde me viennent en tête).

En ce qui concerne mes influences en tant qu’autrice, j’ai toujours du mal à les définir. Je n’ai peut-être pas assez de recul ou de capacités d’auto-analyse sur mon écriture. J’ai l’impression que les lectrices et lecteurs pourraient les repérer bien mieux que moi. Je pense aussi que d’une certaine manière, consciemment ou non, on est influencé par toutes ses lectures, à des degrés divers…

En revanche, ce que je peux dire, c’est que je suis totalement amoureuse de la plume de Charlotte Bousquet, et que j’admire les autrices et les auteurs capables de jongler d’un genre à l’autre et d’un lectorat à un autre avec toujours autant de talent, comme Charlotte (oui, encore ^^) ou Fabien Clavel. Je suis également émerveillée devant la créativité sans limite de Christelle Dabos. Enfin, dans le Nord, nous avons un petit groupe d’autrices et d’auteurs qui se retrouve régulièrement (du moins, c’est ce que nous faisions avant que 2020 ne nous tombe sur le coin du nez). Chacun vient d’horizons différents – le polar, la fantasy adulte « pure et dure », la littérature jeunesse, etc. – et cela crée une émulation très inspirante… Nos réunions me manquent beaucoup !

Sur l'écorchure de tes mots

8. Dans quel genre d’environnement aimes-tu écrire ? A quoi ressemble ton espace de travail ?

J’ai besoin d’un environnement calme pour me mettre dans ma bulle. Je suis incapable d’écrire dans un café ou dans les transports, par exemple. Je dois avouer que mes conditions idéales d’écriture sont plutôt le silence et la nuit (même si la nuit n’est jamais vraiment tout à fait silencieuse… les insomniaques sauront de quoi je parle).

Mon espace de travail, lui, ne ressemble pas à grand-chose parce qu’il n’existe pas réellement ! Chez moi, je n’ai pas de pièce ou de coin spécifiquement dédié à l’écriture, et le meuble qui me sert de bureau est en réalité un ancien meuble télé au confort limité. Au risque de perdre toute dignité, je dois donc avouer que mon espace de travail, la plupart du temps, se résume à mon canapé ou mon lit 🙂

9. Quels sont tes futurs projets ?

Pour être honnête, avec son contexte très particulier, l’année 2020 n’a pas été pour moi très propice à la créativité. Je n’ai pas de nouvelle publication prévue dans les temps à venir. Pour l’instant, je m’efforce d’avancer dans la rédaction d’un nouveau roman fantastique destiné aux 13 ans et plus (hélas, je suis désespérément leeeeeeente).

10. Quelle est ta devise en tant qu’autrice ?

Dans un monde idéal, ma devise d’autrice serait « Nulla dies sine linea », ce qui signifie littéralement « Pas un jour sans une ligne ». Mais soyons honnêtes, nous ne vivons pas dans un monde idéal, et je suis loin d’être l’autrice idéale (snif) !

Je me contenterais donc d’une devise plus humble, qui tient plus du constat que de la profession de foi : Écrire, c’est réécrire. Je vais d’ailleurs y retourner de ce pas 🙂

Maisons d’éditions
Editions du Chat Noir
Gulfstream Editeur
Editions Rageot

2 réflexions au sujet de “A la rencontre de… Pascaline Nolot”

  1. Toujours passionnant de découvrir les trajectoires et l’état d’esprit d’autrices ainsi que les contextes d’écritures. Merci beaucoup pour ces échanges ! A suivre : vas-tu aller à la rencontre de Charlotte et/ou Christelle ? 0:-)

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