Lecture – C’est l’Inuit qui gardera le souvenir du Blanc

Je continue mes chroniques avec un roman de SF, genre que je connais assez peu et sur lequel j’ai décidé de me pencher dans les prochains temps. Outre le fait que j’ai beaucoup aimé son livre, paru chez Pocket en novembre 2020, Lilian Bathelot m’a fait le plaisir d’accepter de répondre à quelques questions. Vous le retrouverez donc en interview sur le site dès la semaine prochaine. En attendant, en route pour le Grand Nord ! 🙂

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C’est l’Inuit qui gardera le souvenir du Blanc

Le résumé :

2089, dans une société hypertechnologique, tous les habitants de la planète sont reliés au réseau de surveillance de leur zone gouvernementale. Les territoires inuits, pourtant, ne suivent pas la règle commune ; là, pas de surveillance, une certaine liberté et de grands espaces sauvages où l’on peut retrouver la nature et des gestes ataviques. Les gouvernements planétaires tentent désespérément de trouver une parade à cette indépendance qui a, semble-t-il, fort à voir avec les narvals, et leur sonar si particulier. La jeune chercheuse inuit Kisimiippunga vient de terminer le rite ancestral de la Première Chasse. Alors qu’elle est seule au milieu de nulle part, elle voit surgir un traîneau sur lequel elle découvre un Européen blessé. Qui est-il et que vient-il faire ici ?

L’extrait :

C’est alors que les échos lointains du premier hurlement parvinrent jusqu’à elle.
Elle tendit l’oreille. Ses chiens s’agitèrent soudain, dressés sur leurs pattes avant, la truffe flairant l’air vif dans la direction du traîneau fantôme. Puis un long aboiement déchira le silence. Le museau pointé vers le ciel limpide, Tchatka, sa chienne de tête, hurlait à la mort.
Venu de l’horizon glacé, un nouveau hurlement sembla lui répondre, plus net que tout à l’heure. Les chiens effarouchés tirèrent sur leurs traits, et leurs aboiements éclatèrent dans le plus grand désordre.
Kisimiipunga se félicita d’avoir pris le temps d’arrimer son lourd traîneau à un gros rocher, en plus de l’ancre à neige. Car il n’y avait plus de doute : c’était bien des hurlements de loups qu’elle venait d’entendre.

Mon avis :

Voici un roman d’anticipation surprenant, d’une part parce que le monde qu’il décrit parait malheureusement très possible, et d’autre part parce que, pour une fois, il ne s’agit pas d’une histoire centrée sur l’Occident. Le fait que l’auteur apporte un point de vue inuit (de plus d’une manière) est une des grandes richesses du livre et ce qui le rend particulièrement intéressant à mes yeux. Dans un monde où la technologie serait omniprésente et liberticide, quelle pourrait être la réaction des peuples qui ont encore une forte culture traditionnelle et ancrée dans la nature ? C’est une question passionnante et j’aime beaucoup la réponse qu’y apporte Lilian Bathelot. Et pour ne rien gâcher, il le fait à travers un personnage féminin attachant, Kisimiippunga, une jeune femme aussi intelligente que déterminée.

Le gros de l’action se déroule sur quelques heures et cette manière de resserrer l’histoire permet d’aller droit à l’essentiel. Pas d’interminables explications sur ce qu’est devenu le monde (j’avoue que je coince un peu sur ce genre de choses quand je lis de la SF), ici les informations sont amenées naturellement et on a rapidement toutes les cartes en main pour comprendre ce qui se joue. Le rythme est rapide et les évènements s’enchaînent sans temps mort. C’est l’Inuit qui gardera le souvenir du Blanc est un roman court qui vous plonge directement dans l’action, dans un monde futuriste bien trop proche de nous pour ne pas nous questionner. A découvrir !

5 réflexions au sujet de “Lecture – C’est l’Inuit qui gardera le souvenir du Blanc”

  1. Bonjour AnaÏs,
    je viens de lire l’extrait et ton avis sur le livre de Lilian Bathelot……j’aime ces histoires qui se déroulent sur ce continent…
    peux tu me dire à quel public le conseillerais- tu ?? Ados ou Adultes.
    Merci.

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    • Bonjour Annie,
      C’est un livre à destination des adultes, mais qui peut facilement se lire à partir de 14-15 ans. Donc pas vraiment de restrictions côté public. 😉
      Bonne lecture ! 🙂

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  2. Une histoire qui se lit très facilement, avec un univers captivant. Une critique de notre monde moderne, où la surveillance de masse est devenue la règle mais où une minorité, qui a su conserver un mode de vie plus simple, va réussir à se faire une place dans cette dystopie. Tout ça dans un pays nordique, pour retrouver un peuple humain et proche de la nature, mais aussi pour se donner un peu froid.

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