J’ai pu voir récemment que certains auteurs s’amusent à proposer une playlist de leurs romans, à écouter au fil de la lecture. On m’a également déjà demandé si j’écoutais des musiques particulières en écrivant. Je vais donc revenir sur ces questions et sur la place que la musique occupe dans mon écriture.
Je fais partie de ces gens qui placent la musique au-dessus de tous les arts (oui, même au-dessus de la littérature) et j’en écoute beaucoup, dans des styles très variés. Je suis ouverte à tous les genres, j’aime découvrir de nouveaux rythmes, de nouveaux instruments, même si je confesse une petite préférence pour le classique, le rock et la pop. J’ai mon compte sur Deezer (mon côté chauvin m’incite à le préférer à Spotify) et on y trouve des playlists pour le moins éclectiques.
La musique occupe d’ailleurs une certaine place dans la plupart de mes livres. Quand mes personnages ne sont pas musiciens eux-mêmes, ils écoutent beaucoup de morceaux et la musique fait toujours écho chez eux. Listak, dans Les Lunes de Sang, est un joueur de lyre et, dans L’eau du Léthé, Kieran est à la fois pianiste, violoniste, violoncelliste et amateur de thérémine (tout ça, oui, mais pour mémoire, il a six cents ans !). Même si je n’oserais jamais me prétendre musicienne, j’ai moi-même fait un peu de piano, j’ai beaucoup d’admiration pour les musiciens et j’aime les mettre en valeur.
Avec tout cela, on pourrait s’attendre à ce que la musique tienne une grande place dans mon processus d’écriture, mais dans ce domaine, je dirais plutôt… oui et non. Je n’ai pas besoin de musique pour écrire et d’ailleurs il m’arrive très souvent de travailler dans le silence. C’est même la manière la plus efficace de travailler pour moi, celle qui me permet d’être complètement concentrée et immergée, d’oublier tout ce qui se passe autour de moi pour me connecter uniquement à mon monde intérieur. [NB : je n’écoute pas non plus de musique en lisant. Je peux le faire, mais ça ne m’apporte pas grand-chose, parce qu’une fois plongée dans un livre, je n’entends plus rien…]
En revanche, quand j’ai du mal à m’y mettre, quand j’ai besoin d’un stimulant, la musique va prendre toute son importance en déclenchant chez moi les bons réflexes d’imagination. Soyons honnête : même quand on fait le job de ses rêves, il y a des jours où on n’a pas envie, pas d’inspiration, aucune motivation. C’est dans des cas comme ça, quand je n’arrive pas à me concentrer, quand j’ai d’autres choses en tête, que la musique va m’aider à me focaliser, à me couper du monde et à enclencher le processus d’écriture.
Dans ce genre de situations, il y a encore deux possibilités : soit j’ai du mal à me motiver, auquel cas je vais choisir des musiques que j’aime particulièrement, plutôt rythmée, qui vont me donner de l’énergie, mais qui n’auront pas forcément de rapport avec le texte ; soit j’ai du mal à m’immerger dans ma scène, à trouver son ambiance, et alors je vais plutôt opter pour de la musique… d’ambiance. Logique. ^^ Il s’agira alors de morceaux qui reflètent ce que j’ai envie d’écrire, de transmettre, et en les écoutant, je vais pouvoir y puiser les tonalités qui me manquent pour donner corps à mes idées. Et une fois lancée, je vais très vite oublier la musique, même si elle continue à tourner dans mes oreilles.
Globalement, je suis bien incapable de faire une playlist pour mes livres. A mes débuts, il y a peut-être un ou deux romans qui étaient davantage rattachés à un album en particulier, mais ce n’est plus le cas depuis longtemps. Si la musique me nourrit, c’est de manière bien plus diffuse et fragmentée. Et si musique et littérature me font connaître de merveilleuses extases, c’est séparément, jamais en même temps. Pour écrire un roman, pour apprécier vraiment un morceau ou un livre, j’ai besoin de me concentrer dessus, en oubliant tout le reste. C’est mon côté monotâche. ^^
Et vous ? Ecoutez-vous de la musique en lisant ? Certains morceaux sont-ils pour vous irrémédiablement associés à certains livres ? Dites-moi tout en commentaire ! 🙂