A la rencontre de… Luce Basseterre

La semaine dernière, je vous parlais de son roman de SF La débusqueuse de mondes, voici une interview pour en apprendre plus sur l’autrice Luce Basseterre ! 🙂

luce basseterre

1. Bonjour, Luce ! Merci d’avoir accepté de répondre à mes questions ! 🙂
Est-ce que tu peux te présenter rapidement pour celles et ceux qui ne te connaissent pas encore ?

Autrice de SF, arrivée depuis peu dans le milieu de l’écriture un peu par accident, je me suis prise rapidement au jeu et me suis investie pleinement dans ma nouvelle vie et la nouvelle peau qui va avec.

2. Ton dernier livre, Le Chant des Fenjicks paru fin 2020 chez Mnémos, se situe dans le même univers que La débusqueuse de mondes. Peux-tu nous en parler ?

Même univers, certes, et  même ton sarcastique, mais l’histoire est plus sombre, un peu plus violente aussi. Aujourd’hui, je regrette de ne pas avoir ajouté de mise en garde. Plusieurs sujets abordés pouvant être sensibles. Après, il s’agit d’une révolte, de la chute d’un empire, ça ne peut pas se dérouler sans accrocs ou violence. Comme je déteste la surenchère, je me suis contentée d’observer la réalité, l’actualité 2019 a été très riche niveau inspiration pour ce qui était ou non absurde en matière de gestion de crise. Pas que ça se soit bien amélioré depuis, cela dit. Les lecteurs de La débusqueuse de mondes retrouveront les trois cybersquales Koba, Alduin et surtout Samtol. Cette histoire, c’est la leur, l’histoire de l’émancipation des cybersquales qui est vaguement évoquée au début de La débusqueuse.

le chant des fenjicks basseterre

3. Est-ce que c’est un univers que tu as conçu pour pouvoir le creuser de différentes manières (autrement dit : est-ce que tu avais plusieurs livres en tête dès le départ) ou est-ce que les choses t’apparaissent au fur et à mesure, sans préméditation ?

C’est un univers ancien et très vaste, dans lequel j’ai inventé nombre d’histoires, bien avant de commencer à écrire. Donc, j’ai de la réserve. Dont deux romans écrits, l’un qui a déjà été édité, mais dont j’ai récupéré les droits en vue de le confier à une nouvelle ME, pour une seconde vie (rendez-vous en 2022 pour plus d’info). Le second, un jeunesse,  est dans les tuyaux éditoriaux, mais en ce moment, ils sont un peu obstrués. Après, il faut aussi l’envie, et cet univers n’est pas le seul que j’ai créé. 

4. Outre tes romans de SF, tu as également écrit pour la jeunesse avec la série La Chose au fond du sac dont le premier tome est paru au printemps 2020 chez Au Loup Éditions. Qu’est-ce qui t’a donné envie d’écrire pour la jeunesse ? Est-ce que tu as abordé ce roman différemment de tes autres œuvres ?

 Je suis Grand-mère, après pour ce qui est de la manière de raconter une histoire, j’essaie juste de tenir compte qu’un enfant n’aura pas le même vécu, pas les mêmes références qu’un adulte. Il faut en tenir compte, mais pas non plus prendre les jeunes lecteurs pour des andouilles, même si je fais dans le merveilleux, il faut qu’au moins l’histoire et les personnages restent cohérents. 

la chose au fond du sac basseterre

5. Tu pratiques également l’art de la nouvelle et plusieurs d’entre elles ont été publiées. Pour toi, quel est l’intérêt de la nouvelle par rapport au roman ?

Presque toutes en fait. Beaucoup sont devenues introuvables, mais je n’en ai pas beaucoup qui sont restées dans mes fonds de fichiers. La nouvelle, c’est une œuvre d’art, un petit bijou qu’on peut peaufiner, sur lequel on peut expérimenter à loisir. C’est plus compliqué sur un roman de 600 pages.

6. Tu es venue à l’écriture sur le tard. Qu’est-ce qui t’a incitée à t’y mettre ? Quelles sont tes ambitions aujourd’hui ?

Mon fils m’a pas mal poussée à écrire, et c’est lui qui m’a encouragée à publier mes premières fanfictions sur le net. Pour ce qui est d’écrire plus sérieusement, c’est le résultat d’une rupture conventionnelle avec un employeur du type abusif. J’avais besoin de changer d’air et aussi de me refaire une santé. L’écriture m’a paru une aventure  envisageable. Je me suis donné trois ans pour être publiée.

Un des visuels de Cocyclic…

7. Tu es également membre du collectif Cocyclic qui vise à promouvoir non seulement les littératures de l’imaginaire, mais aussi l’entraide entre auteurs/autrices. Qu’est-ce qui t’attire dans ce type d’activités collectives ? Est-ce un moyen de pallier au côté solitaire de l’écriture ?

Cocyclic, c’est de l’entraide entre auteurs, pas de la promotion de quoi que ce soit contrairement à ce que certains s’imaginent. Perso, ce fut ma première démarche, je me suis inscrite à Pôle Emploi et sur le Forum le même jour. Sans Cocy, je n’en serais pas où je suis, l’aventure se serait même arrêtée très vite. Moins d’un mois plus tard, l’attentat de Marrakech me privait de mon meilleur soutien moral et ma béquille en matière d’orthographe, ma plus fidèle bêtalectrice étant au nombre des victimes (elle a survécu, mais pas sans séquelles et ce fut très long). Écrire sans quelqu’un pour me relire était, à mes yeux, impensable, même pour oser un post sur un forum… c’est dire à quel point on peut traumatiser durablement les dyx avec l’injonction à une orthographe irréprochable. Ça a été mon cas. C’est d’ailleurs ce qui m’a tenu aussi longtemps éloignée de l’écrit. Cocyclic a été là, je me suis fait maternée par une poignée de grenouilles (c’est ainsi que les auteurs de Cocy se surnomment entre eux) dont Célia Flaux qui m’a convaincue de venir à mes premières Imaginales et m’a présentée à tout le monde. C’est d’ailleurs, là que j’ai vraiment réalisé que c’était possible, qu’être publié n’était pas irréalisable, même pour moi. C’est aussi via Cocyclic que j’ai rencontré les membres fondateurs des Aventuriales.

8. Tu fais par ailleurs partie du comité d’organisation du salon des Aventuriales qui a lieu chaque année au mois de septembre, à Ménétrol dans le Puy-de-Dôme. Peux-tu nous parler de cette aventure ? Qu’est-ce qui t’a amenée à t’investir dans cet évènement ?

Les choses s’enchaînent parfois de manières bizarres dans la vie, il suffit d’un rien pour passer à côté d’une occasion. Ces 10 dernières années, pour moi, ce fut un peu le contraire, comme si j’avais réussi à attraper toutes les perches que me tendait le destin. Au départ de cette aventure, ce fut la rencontre de Dominique Lémuri via Cocyclic. Elle habite Clermont-Ferrand, j’habite Vichy, je lui propose qu’on se rencontre pour de vrai, lorsqu’elle s’inscrit sur le forum presque un an après moi. On discute forum, SF, puisqu’elle aussi écrit de la SF et du Space op (Sous les lumières d’Hélios, chez Armada), je lui vante les Imaginales. Il est rapidement décidé qu’on ira ensemble aux prochaines. Après je me souviens plus trop de l’enchaînement, si c’est cette année-là ou la suivante qu’on a fait la connaissance de Thierry à Zonefranche, un super salon qui a malheureusement disparu, mais Dominique a rencontré JP Fontana à Épinal. JP Fontana qui est aussi à Clermont. L’idée de monter un salon est venue de lui. Depuis, il a quitté l’aventure pour se consacrer à ses écrits et à Gandahar, sa maison d’édition. En ce qui nous concerne, les Aventuriales restent un défi qui se renouvelle chaque année, le covid ayant mis la barre vraiment haut en 2020, on n’est pas peu fier d’avoir réussi à vaincre l’obstacle.

la débusqueuse basseterre

9. Quels sont tes projets littéraires pour les mois/années à venir ?

J’en ai plusieurs : ceux qui sont en attente de validations, ceux qui ne sont que des synopsis (au moins 6) ou juste de vagues projets (ces derniers sont encore plus nombreux).
Pour le moment, je travaille sur un roman jeunesse, mais qui devrait aussi convenir aux plus grands vu les thématiques abordées. Pas du tout un space op, mais une uchronie fantastique ou merveilleuse se déroulant au XIXe siècle.

10. Et une dernière question : quelle est ta devise en tant qu’écrivain ?

Écrire d’abord pour soi, parce que vu ce que ça paye…

Merci beaucoup de ta participation !

Retrouvez plus d’infos concernant Luce Basseterre sur son site Internet : www.lucebasseterre.fr

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